Qu'avez-vous observé en 1995?
Les deux semestres de l'année ont eu des évolutions strictement symétriques. Au cours du second, le marché a refait de manière inversée le chemin effectué au cours du premier. La symétrie est tout à fait remarquable (graphique ci-contre).
Pourquoi?
Habituellement, un marché boursier répond à la fois à des comportements psychologiques, des analyses chartistes, des données fondamentales (par exemple, les résultats attendus des entreprises cotées). Et aussi naturellement à des événements socio-politiques. Au second semestre 1995, le marché n'a obéi qu'à une logique purement chartiste.
Est-ce si rare?
Oui, c'est unique, un véritable cas d'école. Cela signifie que les événements que nous avons connus au second semestre, que les résultats affichés par les sociétés cotées n'ont eu aucune influence sur la Bourse pendant six mois. Elle a fait abstraction totale de la politique du Premier ministre.
Le marché, dit-on, a toujours raison.
Dans ce cas, le marché a raison uniquement dans son résultat final. Son comportement durant l'année écoulée a été trop logique, comme s'il était guidé par une force supérieure. C'est choquant, car un marché traduit et anticipe la réalité. Il doit participer à la vie économique et sociale. Ce qu'il ne fait plus du tout. Il perd sa raison d'être en étant imperméable à tout ce qui lui est extérieur.
Pourquoi un tel comportement?
La logique actuellement à l'oeuvre pourrait être celle d'un gros investisseur étranger, d'une grande banqu