Le groupe français Accor sera candidat au rachat des 85 hôtels de

luxe Méridien, si le groupe britannique Granada met la chaîne hôtelière française sur le marché. Mais selon Benjamin Cohen, l'un des premiers responsables du groupe, Accor n'apportera aucun argent liquide afin de respecter ses objectifs de désendettement. Car, dit-il, le groupe poursuit aujourd'hui deux priorités: doubler le bénéfice net par action avant l'an 2000 et réduire l'endettement au-delà de 1996. Actuellement, Accor affiche une dette de 17 milliards de francs. «Si Granada vend Méridien, Accor examinera toute solution qui cadre avec ses objectifs», a expliqué Benjamin Cohen. «On peut imaginer de créer un tour de table avec des partenaires financiers sous le leadership d'Accor. Ce tour de table se porterait acquéreur de Méridien, et Accor serait présent par l'apport de sa chaîne Sofitel» (une centaine d'hôtels, soit 20.000 cham-bres). La fusion créerait un ensemble ayant «une taille critique pour l'hôtellerie de luxe», c'est-à-dire 35.000 à 45.000 chambres (150-200 hôtels).

Après l'absorption de Forte en début de semaine, Granada, spécialisé dans les loisirs et la télévision, a fait part de son intention de revendre la chaîne française Méridien et les hôtels Exclusive. Une annonce qui relève de l'ironie du sort. En effet, il y a un peu plus d'un an, la mise en vente de Méridien par sa maison mère Air France avait donné lieu à un combat féroce entre Forte et Accor. L'offre du britannique l'avait emporté en