Et tant pis pour son ami Ken. La poupée Barbie produit phare du
numéro un mondial du jouet, Mattel pourrait bientôt lui faire des infidélités avec GI Joe ou encore Action Man l'un des produits vedettes de Hasbro, le numéro deux américain. C'est, en tous cas, ce qu'a annoncé hier aux Etats Unis le patron de Mattel, John Amerman, qui a présenté une offre de rachat de son concurrent Hasbro pour un montant de 5,2 milliards de dollars (26 milliards de francs). Cette offre généreuse (qui correspond à une bonus de 73%) aboutirait à la naissance d'un mastodonte du jouet. Elle a toutefois été refusée par le conseil d'administration de Hasbro.
Suivant une méthode que l'on retrouve de plus en plus souvent en matière de fusions et acquisitions aux Etats-Unis, l'offre de Mattel a été présentée sur la place publique après l'échec de négociations en vue d'un mariage. Avec des chiffres d'affaires de, respectivement, 16 milliards et 13,5 milliards de francs, Mattel et Hasbro rassemblent, à eux deux, une impressionnante collection. Celle-ci est née, pour Mattel, du succès phénoménal de la poupée Barbie qui, depuis sa création en 1959, est le jouet le plus vendu au monde et représente toujours un tiers du chiffre d'affaires de son fabriquant. Hasbro s'est imposé de son côté comme la marque des garçons: le soldat américain GI Joe créé au milieu des années 60 best-seller de la guerre du Vietnam est son premier grand succès, suivi depuis par Action Man et Batman. Depuis, Hasbro s'est enga