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Fracture sociale chez les patrons publicsLe gouvernement éjecte le président du Crédit foncier de France. Fracture sociale chez les patrons publics Le gouvernement éjecte le président du Crédit foncier de France.

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publié le 1er février 1996 à 1h54

La fracture sociale existe-t-elle au sommet des grandes entreprises

publiques françaises? Pourquoi pas? Le dogme «remplacer un énarque par un autre énarque» a, semble-t-il, du plomb dans l'aile.

Depuis le mois dernier, le gouvernement a viré quatre patrons et en a nommé quatre nouveaux pour régner à leur place. Dans l'ordre, ceux de la Société marseillaise de crédit, de la SNCF, des Charbonnages de France et enfin, hier, du Crédit foncier de France (CFF). Au CFF, Jérôme Meyssonnier vient de remplacer Jean-Claude Colli à l'issue d'un conseil d'administration très orageux.

Dans les quatre cas, le remplacement du patron s'est effectué dans un contexte de crise. Crise sociale à la SNCF, après les grèves qui ont paralysé le trafic pendant le mois de décembre, et aux Charbonnages de France, après la colère des gueules noires à Freyming-Merlebach. Crise financière à la SMC et au CFF, deux établissements en panne d'image et de fonds.

Dans les quatre cas, la nomination du nouveau patron s'est effectuée en Conseil des ministres, sous l'autorité du président de la République. Rien n'a donc changé en la matière: le candidat Chirac, qui avait promis d'abandonner un certain nombre de nominations, ne s'est pas encore dessaisi de son pré carré. C'est plutôt l'itinéraire des nouveaux patrons qui est aujourd'hui intéressant.

Pour la SNCF et les Charbonnages de France, pas grand changement dans le choix des hommes, à l'inverse des deux banques. Jean Bergougnoux, qui aura passé un peu plus d'un an