François Dufour, 43 ans, dirige la Confédération paysanne (CP, qui revendique 45.000 adhérents). Partisan d'une agriculture à visage humain, il n'a pas été invité à la conférence agricole annuelle.
Qu'attendez-vous de la conférence agricole qui se tient aujourd'hui à Matignon?
Cette réunion officialise le rétablissement d'une concertation entre le gouvernement et certaines organisations syndicales. Pour notre part, en tant que deuxième syndicat agricole français, nous n'y avons pas été conviés. Nous craignons que le rassemblement se transforme en distribution supplémentaire de subsides sans aborder les problèmes de fond. Les précédentes conférences n'ont été que de l'arrosage financier, des poses d'emplâtres. Ce n'est pas d'argent dont l'agriculture a besoin! C'est de savoir comment redynamiser l'emploi et le tissu industriel des campagnes.
Aujourd'hui, il faudrait traiter de l'avenir de la ruralité dans un pays comme la France, de la place des paysans dans la société, de l'aménagement harmonieux du territoire, de la nécessaire symbiose entre l'économie, le social et l'environnement, des perspectives à long terme de la politique agricole commune (PAC)... Devant l'absence totale de débat et de concertation, cette conférence est une coquille vide, sauf peut-être sur les retraites des agriculteurs. Chirac avait en effet promis qu'il n'y aurait pas de paysans avec une retraite inférieur à 75% du Smic. Peut-être va-t-il tenir sa promesse.
L'agriculture franç