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Libération

Le sommet agricole mis au régime sec. Le gouvernement a peu d'argent à distribuer à la conférence qui se tient aujourd'hui.

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publié le 8 février 1996 à 1h37

Le gouvernement Chirac renoue avec les bonnes vieilles manières.

Aujourd'hui à Matignon, une Conférence agricole annuelle réunit la puissante Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), son antenne jeune, le Centre national des jeunes agriculteurs (CNJA) et diverses organisations agricoles autour du Premier ministre Alain Juppé et de ses collègues de l'Agriculture, du Budget, de l'Economie et des Finances.

Depuis 1988 (fin de la cohabitation), la grande bouderie entre les socialistes et le terroir avait empêché la tenue d'un tel rassemblement qui permettait de distribuer un peu d'argent public aux agriculteurs en échange de leur soutien électoral.

Pourtant, dans un contexte de rigueur budgétaire accrue, le gouvernement n'a plus les moyens de gérer «le conjoncturel», comme on nomme avec euphémisme le saupoudrage financier dans les ministères. Le temps «n'est plus à la redistribution, mais à la gestion», avertit ainsi le ministre de l'Agriculture Philippe Vasseur. Il a souhaité que cette conférence (initialement prévue à la mi-décembre, puis le 25 janvier et enfin le 8 février) inaugure une «ère nouvelle» et permette de s'attaquer aux problèmes structurels (fiscalité et rapports avec la grande distribution notamment).

Mais la réforme fiscale de profondeur est remise à «l'horizon 98», ce qui devrait limiter la portée des mesures préconisées à quelques points techniques comme le relèvement des dotations pour investissements, par exemple. La hausse des retrait