«Ils sont plusieurs dizaines de milliers derrière mon camion de
chablis!» Venu de l'Yonne, ce militant de la Snuipp (syndicat d'instituteurs et professeurs d'école, affilié à la Fédération syndicale unitaire) exagère un brin. La manifestation d'hier, à Paris, à l'appel de la FSU et de la CGT, n'a pas réuni «plusieurs dizaines de milliers» de personnes mais entre 13.000 (selon la police) et 20.000 manifestants (selon les organisateurs). Des chiffres qui, pour les organisateurs, constituent une bonne surprise. En tête de cortège, Michel Deschamps, secrétaire général de la FSU, cachait mal son inquiétude, en indiquant que le «pari de relancer le mouvement était difficile».
Au menu de la manifestation d'hier, les mêmes mots d'ordre qu'en décembre: retrait du plan Juppé, défense de la Sécu et du service public, plus quelques autres, sur l'emploi et les salaires. Les instituteurs et les professeurs du Snuipp et du Syndicat général des enseignements du second degré (Snes-FSU), venus de la région parisienne mais aussi de Nancy, Metz, Orléans, Limoges, Rouen (en tout 37 départements selon les organisateurs) étaient incontestablement les plus nombreux. La CGT, co-signataire de l'appel à manifester ce week-end, a fait beaucoup moins bien. La confédération, il est vrai, ne s'était qu'à demi engagée. Et Louis Viannet, son secrétaire général, n'avait pas jugé utile de faire le déplacement. En plus des bataillons FSU et CGT, quelques escadrons de la «CFDT en lutte», minorité contestatrice de