Le brasseur néerlandais Heineken s'apprête à prendre le contrôle de
Fischer (brasseries Fischer et Adelshoffen), l'un des derniers groupes familiaux français. Les deux sociétés doivent annoncer officiellement l'opération cet après-midi. Des conseils d'administration extraordinaires se sont tenus hier aux sièges de Heineken, Fischer et Adelshoffen. On ignore encore le contenu exact de l'accord: rachat total ou prise de participation majoritaire, mais on sait déjà que le brasseur néerlandais numéro deux mondial derrière l'Américain Anheuser-Busch ne prise guère le partage de pouvoir. Vendredi, la cotation des actions de Fischer et d'Adelshoffen avait été suspendue sur le marché au hors-cote de Paris, seul indice de ce remue-ménage dans la brasserie française.
Basé à Schiltigheim, dans la banlieue nord de Strasbourg, Fischer résistait plutôt bien à la pression de Danone (Kronenbourg) et Heineken, qui réalisent respectivement 45 et 24% des ventes de bières en France. Fischer arrive loin derrière avec 7% de part de marché, mais sa créativité lui a permis de continuer à croître et à s'assurer une très bonne rentabilité (8,8% de marge d'autofinancement). Depuis dix ans, Michel Debus, le patron du groupe, a développé une stratégie de «niches» pour résister à ses concurrents: comme dans le prêt-à-porter, il lance une nouvelle bière chaque année. Et il aligne les succès marketing: Tradition et Bitter, deux bières vendues en bouteille avec bouchon en porcelaine; 3615, «la bière amo