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Libération

Les négociations salariales à l'épreuve de la rigueurRencontres direction-syndicats chez Renault et à la SNCF.

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publié le 13 février 1996 à 1h24

Attention, période sensible: les négociations salariales sont à

nouveau à l'ordre du jour. Directions et syndicats se rencontrent aujourd'hui chez Renault et à la SNCF pour ouvrir le dossier. Or, compte tenu du climat social, les entreprises abordent ces rendez-vous avec une certaine appréhension. «On ne peut pas dire en même temps consommez plus et gagnez moins. C'est illogique», affirme Daniel Sanchez, délégué central CGT chez Renault. Une difficulté qui n'a pas échappé aux employeurs: «Le mouvement de décembre pèse dans les esprits et les prélèvements nouveaux nourrissent fortement les revendications sur la perte du pouvoir d'achat. Il faudra aussi jongler entre les discours politiques contradictoires qui prônent la rigueur tout en incitant les Français à consommer plus. Le coktail est un peu indigeste», peste le directeur des ressources humaines d'un grand groupe industriel.

Consommation, remboursement de la dette sociale (RDS) et climat social d'un côté. Gains de productivité, croissance riquiqui et maîtrise des salaires de l'autre: les négociations s'annoncent ardues dans le secteur privé, absent du mouvement de décembre, tout comme dans les entreprises publiques soumises à la lettre de cadrage de Matignon. Déjà, des foyers de conflit se sont allumés dans plusieurs régions.

Au lendemain du mouvement de décembre, l'usine Facel, une filiale de Spontex dans le Doubs, a été occupée par des grévistes qui réclamaient une hausse de 1% de leur salaire et 2.000 francs de prime su