On connaissait le plan Marshall pour les banlieues, promis par
Chirac pendant sa campagne. Voici maintenant le plan McDo. La chaîne a annoncé hier l'ouverture de 80 fast-foods cette année. Une trentaine de restaurants ouvriront dans des banlieues dites «difficiles», sur deux ans cette fois. A priori, la nouvelle n'a rien d'exceptionnel: McDonald's, numéro 1 de la restauration rapide en France, cible les milieux urbains. Ce qui l'est plus, c'est que le dossier des trente implantations «banlieues» est sur le bureau d'Éric Raoult, le ministre chargé de l'Intégration et de la Lutte contre l'exclusion. La liste précise n'est pas arrêtée, mais les négociations pourraient déboucher sur la signature d'une convention avec le ministère.
Le roi du burger, réputé pour son modèle «serré» de management, se lancerait-il dans l'insertion? Philippe Labbé, directeur général de McDonald's France, ne s'y risque pas: «On n'ouvre pas des restaurants par philanthropie, explique-t-il, ces quartiers sont une zone de chalandise comme une autre. Il n'y a pas de différence si ce n'est des coûts de fonctionnement et de formation plus importants.» D'où le recours aux mesures d'aides gouvernementales, qui peuvent aller jusqu'à cinq ans d'exonération de taxe professionnelle et deux ans d'exonération de l'impôt (voir encadré). Les premiers contacts datent de septembre 1995. Soit juste avant la présentation du pacte de relance pour la Ville, un arsenal d'exonérations fiscales destiné à inciter les entreprise