Grenoble, envoyée spéciale
Parka chic et bleu de travail au coude à coude: l'image n'est pas banale. C'est pourtant celle qui prévaut depuis le début du mois de février chez Neyrpic, leader mondial de turbines hydrauliques à Grenoble, dans le quartier Beauvert. La quasi-totalité des 579 salariés de cette filiale de GEC-Alsthom rejette un plan social de 149 suppressions d'emplois; le sixième en dix ans.
Mais cette fois ce sont les cadres qui mènent la révolte. Mardi, ils sont descendus de leurs bureaux pour... bloquer les portes de l'entreprise. Toute la matinée, ils ont battu la semelle dans la neige, aussi calmes que déterminés, avec un seul mot d'ordre: «Encore 149 licenciements, non.» Du jamais vu dans cette entreprise centenaire, propriété partagée autrefois par Creusot-Loire, Framatome et Alsthom, et qui comptait encore 2.000 salariés en 1985.
«Les cadres qui sortent... Il faut se pincer pour y croire!, éclate de rire Jean-Claude, un ouvrier. Jusqu'ici, on a toujours cru au message de la direction en pensant que les licenciements étaient inéluctables. On était passifs. Aujourd'hui, nous sommes convaincus que la direction nous a trompés», dit un responsable commercial. Du coup, les ateliers n'ont pas voulu être en reste. Hier, les ouvriers ont également bloqué les portes de Neyrpic dès 6 heures du matin. A 9 heures, ils recevaient la visite des cadres venus en masse les congratuler. Demain, ce sera au tour des employés techniciens de se masser à l'entrée principale. Et le