Pas un enfant ne lui échappe et les bises claquent immédiatement sur
les joues du bambin. Les sourires des mamans comblées sont rendus du tac au tac. Les poignées de main se prolongent. Les «bonjour monsieur» ou «bonjour madame» partent en rafale. On l'applaudit, on l'appelle, on le photographie, on le filme, on l'encourage... tout le monde a envie de s'en faire un copain.
En inaugurant hier matin la 33e édition du Salon de l'agriculture, porte de Versailles, Jacques Chirac s'est taillé un franc succès parmi la foule très dense qui l'attendait à son arrivée au bâtiment élevage. Le président de la République, accompagné par son ministre de l'Agriculture Philippe Vasseur, s'est longuement attardé parmi les éleveurs, appréciant en connaisseur la chute de reins des vaches monbéliardes, s'intéressant aux performances laitières des Prim'Holstein ou au poids des boeufs charolais. L'ancien député de la Corrèze n'a pas oublié son fief électoral et sa race limousine, retrouvant sur le stand local de nombreux éleveurs qu'il connaît personnellement.
Au hasard de son arpentage du Salon cinq heures durant, le chef de l'Etat a donné la preuve de la bonne santé de son estomac, dégustant pêle-mêle vin de Savoie, fromage d'Abondance ou fromage de tête. Cela faisait dix-huit ans qu'un président de la République française n'avait pas visité le Salon de l'agriculture, le dernier en date étant Valéry Giscard d'Estaing en 1978. Jacques Chirac, qui «a bâti sa carrière politique sur deux pivots, le mon