A la fin de la semaine, Alan Greenspan, dont la confirmation au
poste de gouverneur de la Réserve fédérale américaine (Fed) a été annoncée jeudi par Bill Clinton, rempilera pour quatre ans: à quelques jours de son 70e anniversaire, il entamera son troisième mandat aux commandes de la politique monétaire des Etats-Unis. Une nomination qui ne manque pas de relief politique: le démocrate Bill Clinton salue ainsi l'oeuvre d'Alan Greenspan, républicain convaincu, ancien conseiller de Nixon et de Ford. L'actuel occupant de la Maison Blanche a accompagné son choix d'un hommage appuyé: «Ensemble, nos efforts ont aidé à créer un climat qui rend possible une croissance économique soutenue. L'inflation, le niveau de chômage et les taux d'emprunts dans l'immobilier sont à leurs plus bas niveaux en vingt-sept ans. Notre relation est une relation qui marche.»
Pour Bill Clinton, tirer profit des acquis de la Fedsous Greenspan est, après tout, de bonne guerre. Et la réalité, c'est qu'il n'a pas vraiment le choix. Greenspan faisait déjà partie du paysage quand il est arrivé à la Maison Blanche. Même s'il avait voulu s'en défaire cette fois, il aurait pris le risque compte tenu de la réputation du gouverneur sur les marchés financiers de déclencher une tempête à la Bourse.
La question ne s'est pas posée. Aussi différents soient-ils, Clinton et Greenspan, qui ne partagent guère qu'une passion commune pour le saxophone, forment un couple de raison. Le président de la Fed est, comme le président