«Nous dénonçons depuis des années ce recours au chômage partiel qui,
sous le prétexte de réguler la fabrication, permet en fait à la direction de gérer une entreprise en puisant dans les fonds publics.» Frédéric Jarry, secrétaire de la CGT de Renault-Sandouville (Seine-Maritime), se réjouit d'une «première en France, qui doit servir d'exemple»: l'inspection du travail du Havre a estimé non justifié le recours par la direction de l'usine à des journées de chômage partiel.
Objet de la contestation: sept journées chômées, en décembre 1995, janvier et février 1996, pour lesquelles chaque salarié reçoit 75% de son salaire (50% des Assedic, 25% d'une caisse des cotisations patronales et salariales de Renault). Frédéric Jarry aligne les chiffres: «Le nombre global de véhicules fabriqués reste constant: 830 sortent chaque jour de l'usine, Laguna, Laguna break et Safrane. La direction décide deux journées chômées alors que, par ailleurs, elle ne cesse d'imposer des heures supplémentaires plus de 200.000 en 1995-96 et de faire appel à des intérimaires.»
Le pointage du dernier CE, il y a une semaine, a comptabilisé 461 intérimaires, une moyenne qui a plafonné à 1.500 en 1995. Or, comme le rappelle un inspecteur du travail de Seine-Maritime, «le chômage partiel n'est justifié que pour éviter des licenciements à une entreprise confrontée à une baisse d'activité imprévisible: due à des intempéries ou à la défaillance d'un sous-traitant. L'Etat l'aide alors à passer le cap».
La direction dép