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Libération

Le recours au chômage partiel jugé abusif chez Renault-Sandouville

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publié le 26 février 1996 à 0h47

«Nous dénonçons depuis des années ce recours au chômage partiel qui,

sous le prétexte de réguler la fabrication, permet en fait à la direction de gérer une entreprise en puisant dans les fonds publics.» Frédéric Jarry, secrétaire de la CGT de Renault-Sandouville (Seine-Maritime), se réjouit d'une «première en France, qui doit servir d'exemple»: l'inspection du travail du Havre a estimé non justifié le recours par la direction de l'usine à des journées de chômage partiel.

Objet de la contestation: sept journées chômées, en décembre 1995, janvier et février 1996, pour lesquelles chaque salarié reçoit 75% de son salaire (50% des Assedic, 25% d'une caisse des cotisations patronales et salariales de Renault). Frédéric Jarry aligne les chiffres: «Le nombre global de véhicules fabriqués reste constant: 830 sortent chaque jour de l'usine, Laguna, Laguna break et Safrane. La direction décide deux journées chômées alors que, par ailleurs, elle ne cesse d'imposer des heures supplémentaires ­ plus de 200.000 en 1995-96 et de faire appel à des intérimaires.»

Le pointage du dernier CE, il y a une semaine, a comptabilisé 461 intérimaires, une moyenne qui a plafonné à 1.500 en 1995. Or, comme le rappelle un inspecteur du travail de Seine-Maritime, «le chômage partiel n'est justifié que pour éviter des licenciements à une entreprise confrontée à une baisse d'activité imprévisible: due à des intempéries ou à la défaillance d'un sous-traitant. L'Etat l'aide alors à passer le cap».

La direction dép