L'idée, inconcevable il y a encore trois mois, fait son chemin:
renoncer purement et simplement à signer un nouveau contrat de plan entre l'Etat et la SNCF pour les années 1996-2000. Celui qu'Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat aux Transports, avait qualifié de «contrat de la dernière chance», a été violemment rejeté par les cheminots lors du mouvement social de décembre. Et le gouvernement s'était décidé à le geler pendant quelques mois, le temps de mener le «dialogue».
En réalité, selon nos informations, on s'oriente vers un abandon. Alors que doit se tenir aujourd'hui à la SNCF un conseil d'administration, chargé de faire le point sur les comptes de l'entreprise, les partisans de cette solution radicale se multiplient. A commencer par le président de la SNCF, Loïk Le Floch-Prigent qui, lors d'un déjeuner le 14 février, avec des élus régionaux, leur tint à peu près ce langage: «N'attendez pas le contrat de plan pour vous engager dans un nouveau partenariat avec la SNCF. Ce n'est même pas sûr qu'il y en ait un...» Interrogée par Libération, Anne-Marie Idrac prône pourtant la continuité. «L'idée d'un contrat de plan Etat-entreprise publique ne s'applique pas qu'à la SNCF. Pour l'instant, nous n'avons pas d'autre hypothèse et, d'ailleurs, les syndicats nous en réclament un», proteste la secrétaire d'Etat aux Transports, mais c'est bien la seule.
Instauré par la loi d'orientation des transports intérieurs de 1982, dite loi Loti, le contrat de plan détermine, pour une période de