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Libération

Textile: Juppé exige le donnant, donnant. L'aide de l'Etat sera subordonnée à un accord sur la réduction du temps de travail.

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publié le 6 mars 1996 à 3h08

Lille, envoyée spéciale

La journée d'hier devait être radieuse pour le textile, l'habillement et la chaussure; trois secteurs en pleine déconfiture et qui attendaient impatiemment les mesures promises par le gouvernement (lire Libération d'hier). Ce fut un bide. En échange d'un allégement total des charges patronales pour les salaires équivalents au Smic, soit 1.890 francs par mois et par emploi (au-delà et jusqu'à 1,5 fois le Smic, l'exonération est dégressive), les industriels devront non seulement s'engager sur l'emploi et l'embauche des jeunes mais également sur l'aménagement du temps de travail. Et pan sur les doigts! Les intéressés ne s'attendaient certes pas à ce retour de bâton.

Tout semblait pourtant bouclé lundi soir. Mais, à 22h40, Alain Juppé révise la copie. Pour mériter ces mesures exceptionnelles, la filière textile-habillement-chaussure (200 milliards de chiffre d'affaires, 340.000 salariés) doit s'engager un peu plus sur la voie du donnant-donnant. L'allégement des charges n'entrera en vigueur que lorsque chacune des trois branches professionnelles aura conclu un accord sur l'aménagement et la réduction du temps de travail. Et le plus vite possible, encore. D'ici le 30 mars, les choses doivent être bien engagées, prévient le ministère de l'Industrie. Une manière de pousser à l'action des patrons qui traînent des pieds sur le sujet. Ce n'est pas tout. Les entreprises de plus de 50 salariés (soit 1.300 sur un ensemble de 11.000) devront signer individuellement u