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Libération
Interview

Plan textile: Franck Borotra lâche du lest.

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Le ministre de l'Industrie ne fait plus du temps de travail un préalable aux aides.
publié le 7 mars 1996 à 3h05

Petit cafouillage interministériel. Lundi, les mesures pompiers pour le textile-habillement et la chaussure reçoivent le feu vert de Matignon: allégement total des charges patronales pour les salaires équivalents au Smic. Joli cadeau: 80% des 340.000 emplois du secteur sont concernés. En contrepartie, les industriels s'engagent à sauver 35.000 emplois sur les 60.000 menacés d'ici deux ans. Jusqu'ici tout va bien. Patatras! Lundi soir, le cabinet de Franck Borotra, ministre de l'Industrie, est subitement inondé de fax. Matignon veut plus. Alain Juppé exige que les entreprises de plus de 50 salariés passent des «contrats». Mieux: les trois branches sont fermement invitées à conclure des accords sur l'aménagement et la réduction du temps de travail au préalable. Mardi donc, Franck Borotra annonce le plan. C'est la levée de boucliers immédiate. «Irréaliste, fulminent les patrons, personne ne signera dans ces conditions!» Hier, changement de cap à nouveau. Dans l'entretien accordé à Libération, Franck Borotra revient sur le chapitre temps de travail. Ce n'est plus un préalable à la signature des contrats. «Il y a urgence», argumente-t-il pour justifier cette volte-face.

Vous vous êtes beaucoup engagé dans ce dossier avec Jacques Barrot. Or, il semble que le Premier ministre ait subitement décidé de charger la barque du donnant-donnant avec l'aménagement du temps de travail. Les entreprises disent maintenant que l'objectif est «inatteignable». Que répondez-vous à cela?