Lille, correspondance
Jeudi 29 février, les portes de la filature Cavrois-Mahieu à Roubaix (Nord) se sont refermées. En grinçant. Dernière filature de laine peignée indépendante à Roubaix, Cavrois-Mahieu n'a pu éviter une liquidation judiciaire, prévisible depuis le dépôt de bilan en 1991. Aujourd'hui, date de dépôt limite pour les projets de reprise, le dossier sera bouclé. Ou bien l'administrateur trouvera sur son bureau un projet solide; ou bien on ne parlera plus du tout de la filature Cavrois-Mahieu. Les 57 salariés ont quitté leur usine , conscients, pour la plupart, que leur vie professionnelle était sur le point de s'achever. Chacun avait apporté jus de fruit et biscuits pour un au re-voir lourd en émotions. Quelques larmes chez ceux qui ont travaillé dans cet atelier plusieurs dizaines d'années, alors que les plus jeunes, déjà, pensent à leur reconversion.
Une reconversion bien hasardeuse: en six mois, la métropole Lille-Roubaix-Tourcoing a perdu 2.000 emplois dans le secteur textile.
Mardi, dans les locaux de Cavrois-Mahieu, un semblant d'espoir avait repris le dessus. Le PDG Luc Debue et son directeur technique, Christian Grzesiak, ont pris la tête du «commando de reprise» qui regroupe une douzaine de personnes. Pendant que le premier part à la rencontre du préfet et du ministre de l'Industrie, en visite à Roubaix, l'autre tente de réunir les 500.000 francs nécessaires pour présenter le projet au tribunal de commerce. «Une partie de l'histoire de Roubaix s'est faite