Dans la chasse aux marchés émergents, Renault a trouvé sa première
grande proie: le Brésil. Louis Schweitzer, le PDG du groupe, et Jaime Lerner, gouverneur de l'Etat sud-brésilien du Parana, ont signé hier à Paris un accord de taille: Renault va construire une usine capable de fabriquer 120.000 véhicules par an des Megane notamment à Curitiba, la capitale du Parana. L'investissement global prévu atteint 3,8 milliards de francs. Et ce n'est qu'un début. Une seconde tranche d'investissements, prévue à l'horizon 2000, portera l'ensemble à 5 milliards de francs. Pour donner un ordre de grandeur, c'est deux fois les bénéfices que Renault prévoit pour 1995...
L'usine qui sortira de terre viendra au rang de deuxième plus gros investissement hors d'Europe du constructeur, après l'usine turque de Bursa.
C'est au mois d'août dernier que Renault avait annoncé son intention de s'installer au Brésil, où il s'est fixé un objectif de conquête de 7 à 8% de parts de marché (1,5 million de véhicules par an) d'ici 2005. Tandis que Jacques Calvet, le PDG de PSA (Peugeot-Citroën), renâcle à investir massivement en Amérique latine, Louis Schweitzer, en revanche, parie sur le boom économique de la région. Il y a de quoi: les deux principaux marchés automobiles du continent, le Brésil et l'Argentine, affichent des perspectives de croissance de plus de 50% dans les dix ans à venir.
Mais le constructeur ne sera pas seul. La lutte est ouverte. Renault va pouvoir croiser le fer avec les quatre construc