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Libération
Reportage

General Motors répare sa vitrine sociale et repartL'accord syndicat-direction a mis fin à 17 jours de grève.

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publié le 23 mars 1996 à 2h21

Dayton, envoyé spécial

«Le conflit a été long mais l'effort était justifié», se félicite Joe Hasenjager, le responsable local du syndicat à la sortie de l'usine General Motors de Dayton (Ohio). Après dix-sept jours de grève, sept jours consécutifs de négociations et cinquante heures de discussion non-stop, la grève qui avait démarré le 5 mars dans cette usine de pièces détachées automobiles a pris fin jeudi. La direction de General Motors et les représentants du syndicat des ouvriers de l'automobile ­United American Workers­ sont parvenus à un accord. Cette action, menée par moins de 3 000 grévistes dans deux usines du Midwest, a mis pendant quelques jours General Motors au point mort, en contraignant 180 000 ouvriers au chômage technique et en interrompant l'activité de 26 des 29 chaînes de montage du constructeur à travers les Etats-Unis et de 90 des 140 usines de Delphi, l'équipementier du groupe dont dépendent les deux usines de Dayton. Et la grève commençait à faire sentir ses effets sur l'économie américaine dans son ensemble.

«Cette démonstration de force a pesé lourd», estime Whitney Martin, l'un des principaux négociateurs du côté syndical. Mais tout le monde n'est pas d'accord: certains ­notamment à Wall Street­ pensent même que la grève de Dayton est un moindre mal pour General Motors. Les 200 000 voitures accumulées par le constructeur en raison du ralentissement des ventes à la fin de l'an dernier compensent presque idéalement les quelque 200 000 voitures dont la