Le logo tricolore va enfin protéger la viande française. Lundi soir,
en plein journal de 20 heures sur TF1, Philippe Vasseur a annoncé que notre steack national arborerait désormais les couleurs de la patrie. Grâce à ce fabuleux coup d'estoc, le hardi ministre de l'Agriculture entend bouter hors de France les ragoûts étrangers, protéger ses administrés de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) et... réactiver les ventes de bestiaux bien de chez nous.
Du Limousin au Cantal en passant par la Creuse ou la Normandie, les étables résonnent depuis lors de virils cocoricos. Trente-cinq mille étiquettes marquées du sceau indélébile «viande française» ont été imprimées dès hier après-midi pour fleurir les étals, avec la bénédiction du gouvernement. C'est sous la houlette de l'Association interprofessionnelle du bétail et de l'Office national interprofessionnel des viandes (Ofival) que la contre-offensive a été si rondement menée. La filière bovine réclame haut et fort depuis de longues années cette identification qui, selon elle, orientera le choix du consommateur vers les charolais et autres culards de nos bocages. Elle espère ainsi endiguer le flot des quelque 120.000 tonnes de viande britannique (7% de la consommation nationale) qui déferle chaque année dans les réfrigérateurs français et contribue à faire chuter les prix.
Le ministère de l'Agriculture s'est pour sa part réservé l'effet d'annonce et la lourde tâche de procéder aux contrôles. Le cahier des charges prévoit notamme