Les quelque 30 millions de chômeurs recensés dans les sept pays les
plus riches du monde (1) n'ont probablement pas les yeux tournés vers Lille où se déroule, aujourd'hui et demain, le deuxième sommet du G7 sur l'emploi. En dépit de leurs «performances économiques», ces pays ont en effet vu s'accroître considérablement le nombre des exclus du travail depuis une quinzaine d'années.
Le colloque, convoqué à l'initiative de Jacques Chirac avant le sommet du Groupe des 7 en juin à Lyon, est censé émettre un «message d'espoir» sur fond de hausse du chômage en Europe et de croissance des inégalités aux États-Unis. Trois thèmes figurent au menu lillois: la croissance et l'emploi, les «emplois du futur» et la montée de l'exclusion liée au chômage.
S'il ne faut attendre «aucune décision» de cette réunion, la présidence française souhaite un «échange de vues» pour un travail de longue haleine. Le ministre du Travail Jacques Barrot et celui de l'Économie et des Finances Jean Arthuis ont plusieurs fois réaffirmé leur intention de donner toute sa «dimension sociale» à la mondialisation de l'économie.
Cette nouvelle volonté de Paris de mettre «la cohésion sociale et l'emploi au coeur de l'économie et des finances publiques» commence à agacer sérieusement ses partenaires. Les Allemands, par la voix de leur ministre des Finances Theo Waigel qui a immédiatement annoncé qu'il ne se rendrait pas à Lille, ont tiré les premiers. «La politique économique et de l'emploi restera du ressort des États», a