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Libération
Portrait

Trois regards sur la mondialisation

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A Bangkok, à Roubaix ou à Tokyo, leur vie a été bouleversée par l'ouverture des frontières et les délocalisations.
publié le 3 avril 1996 à 4h41
(mis à jour le 3 avril 1996 à 4h41)

Au coeur des débats du G7 de Lille, la mondialisation des économies.

Une mutation qui touche des milliards d'hommes, de part et d'autre de la planète. Globalement, assurent les responsables réunis à Lille, le monde y gagne. Mais certains sont perdants, d'autres gagnants. Trois exemples, trois petites tranches de vie.

Gagnant. Samran Chansmithmas, 45 ans, entrepreneur thaïlandais d'origine chinoise. «Sam» a amassé une petite fortune en l'espace de deux ans, en profitant du boom de son pays. Directeur de UV Cos-Tech, société de service et de commerce, il distribue en Thaïlande des produits de consommation israéliens: du vin et du foie gras. A 2.000 bahts (400 francs) le kilo, soit 60% moins cher que le kilo importé de France, le foie gras israélien est revendu aux restaurants des hôtels 5 étoiles de Bangkok. La bouteille de barkan, un vin rouge d'assez bonne qualité, se vend aux alentours de 500 bahts (100 francs). «Vin rouge et foie gras sont des valeurs montantes. Des signes extérieurs de richesse dont raffolent les nouvelles classes moyennes de Bangkok. Mais les produits français demeurent encore trop chers pour les Thaïlandais, alors pourquoi ne pas les remplacer par des produits israéliens de qualité équivalente?»

UV Cos-Tech, qui fait également office d'agence de recrutement, exporte vers Israël de la main-d'oeuvre qualifiée thaïlandaise. Des ouvriers ou des agriculteurs que les autorités de Tel-Aviv envoient ensuite travailler dans les kibboutz. Ils remplacent ainsi les Pa