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Libération

Etats-Unis: des emplois et des angoisses. Malgré les bons chiffres, le chômage reste la préoccupation numéro un des familles.

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publié le 6 avril 1996 à 4h32

Faudra-t-il une vraie hémorragie d'emplois pour rassurer Wall

Street? Il y a un mois, l'annonce d'une statistique que tout un chacun pouvait juger a priori enthousiasmante ­la création de 705.000 emplois en février, un record­ avait fait dégringoler Wall Street. Vendredi, le département du travail américain a annoncé que le taux de chômage était passé en mars de 5,5% à 5,6%. Visiblement la hausse n'est pas assez forte au goût des boursiers. De plus, ils attendaient 65.000 créations d'emplois, le chiffre qui est tombé est de 140.000. Enfin, ils espéraient une franche correction à la baisse du si bon chiffre de février, mais le département du travail l'a à peine noirci: c'est finalement 624.000 emplois qui ont été créés au lieu de 705.000. Il n'en a pas fallu plus pour que les marchés des obligations s'affolent: les taux d'intérêt à trente ans sont passés brutalement de 6,67 à 6,83% (Wall-Street étant fermé pour cause de vendredi saint, il faudra attendre lundi pour connaître sa réaction). De quoi conforter une fois de plus l'idée que les marchés sont ligués contre l'emploi, et qu'ils favorisent les entreprises qui dégraissent.

Que se passe-t-il exactement dans la tête des boursiers lorsqu'est annoncé un bon chiffre sur l'emploi? Basique, leur raisonnement est le suivant: 1) Cela fait quatre ans que les Etats-Unis connaissent une belle croissance; l'économie étant cyclique, cela ne va pas durer.

2) Généralement une récession est précédée d'une phase de surchauffe. Avec l'enchaîn