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Libération

La Berd sera plus sélective dans ses actions à l'Est. Sauf exception, la Banque laissera au privé le soin de financer les pays où la transition est la plus avancée.

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publié le 17 avril 1996 à 4h05

Sofia,

envoyée spéciale «Privatiser la Berd est une question prématurée, mais elle sera d'actualité dès que la transition des pays de l'Est sera achevée», annonçait hier soir Jacques de Larosière, le président de la Banque européenne de reconstruction et de développement, satisfait d'avoir obtenu des Etats membres le doublement de ses ressources, portées à 20 milliards d'écus (127 milliards de francs). Cinq ans après la fondation de l'institution, le chemin parcouru par les anciens pays communistes vers l'économie de marché est suffisamment spectaculaire pour que le bout du tunnel de la transition ne soit plus une question iconoclaste.

Certains pays comme la Pologne ont retrouvé leur niveau de 1989. Et la contribution des entreprises privées au PIB (produit intérieur brut) y dépasse désormais 65%. Mais la situation est très inégale d'un pays à l'autre. En Bulgarie, le pays d'accueil de l'assemblée annuelle de la banque, le privé ne dépassait pas 30% du PIB en 1995. Et le niveau des Bulgares est encore moitié moindre qu'il y a cinq ans.

Jacques de Larosière a donc lancé un pavé dans la mare en annonçant la mise en place par la Berd, dès la fin de cette année, de critères mesurant les étapes de la transition vers l'économie de marché. Une façon de déterminer si la Berd doit encore intervenir dans tel ou tel pays, ou laisser la place aux instruments financiers du marché. Cette annonce a aussitôt affolé les pays les plus avancés d'Europe centrale. «Cela va décourager les pays qui