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Libération

La justice met les licenciements de Neyrpic entre parenthèsesLes salariés de la filiale de GEC-Alsthom attendent la 3e réunion du CE

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publié le 18 avril 1996 à 4h01

Le juge des référés du tribunal de grande instance de Grenoble

(Isère) a suspendu hier la procédure de licenciement collectif annoncée par la direction de l'entreprise grenobloise Neyrpic (groupe GEC Alsthom), «jusqu'à la nouvelle tenue de la troisième réunion de consultation du comité d'entreprise». Un jugement qui serait ordinaire, si le conflit lui-même ne sortait de la norme. Le tribunal était saisi par le personnel qui estimait que les deux premières réunions du comité d'entreprise ne s'étaient pas tenues valablement, «les informations communiquées par la direction étant incomplètes ou même manipulées». «L'employeur devra produire les plans de charge décomposés de tous les secteurs sur lesquels il fonde sa décision de licenciement (...) avant la tenue de la troisième réunion», a donc ordonné le juge.

La procédure de licenciement, qui prévoit 149 suppressions d'emploi sur 600, avait été annoncée début février par la direction de la société de fabrication de matériel hydraulique, filiale de GEC Alsthom. Depuis cette date, les ouvriers et les cadres n'ont cessé de mener des actions, allant de la grève aux manifestations. Ils ont même séquestré les trois membres de la direction grenobloise à la fin d'une réunion marathon du comité d'entreprise extraordinaire, qui avait duré quatre jours et une nuit au mois de mars.

Le personnel prétend que la stratégie industrielle choisie par la direction de l'entreprise «est fondée sur des chiffres incomplets ou manipulés». La direction, qu