Grenoble,
envoyé spécial ASI: trois lettres qui sont le fleuron de la marque Merlin-Gerin, produite par Schneider Electric. ASI pour alimentation sans interruption. Et le symbole d'un conflit qui dure depuis vingt-quatre jours entre la direction du groupe et ses salariés de Grenoble. Cette unité de production ASI, spécialisée dans la fabrication d'onduleurs, système assurant le filtrage de l'électricité, sa mise en mémoire et sa distribution pour pallier baisses de tension ou coupures. L'activité des 42 salariés symbolise la diversification industrielle du groupe. Hier fabricant de transformateurs, capable aujourd'hui de produire les onduleurs qui les complètent, Merlin Gerin reste la marque de commercialisation du produit et opère sur les trois grands marchés: Etats-Unis, Asie et Europe. En 1995, ASI figure au deuxième rang mondial dans son secteur. Au terme de cette même année, son chiffre d'affaires a atteint 1,9 milliard de francs pour un résultat net de l'ordre de 30 millions.
La direction de Schneider égrène ses atouts: «Nous avons avec ASI les meilleures équipes en terme de commerce, de recherche et développement, de management. Notre gamme de produits, entièrement renouvelée est compétitive par rapport à la concurrence.» ASI se révèle donc comme une pépite, et bonne à vendre. Préparé discrètement, un projet de cession de 79% des parts du groupe à Euro Capital Partners, un groupe financier, devait être soumis au comité d'entreprise le 2 avril. Schneider ne conserverait