Jusqu'à mardi matin, le projet de changement de statut de France
Télécom suscitait un tollé unanime des syndicats. Tous appelaient à la grève, comme le 11 avril, à chaque initiative du pouvoir. Depuis mardi soir, le front uni a volé en éclats: FO accepte de négocier le passage de l'établissement public en société anonyme, en se disant satisfaite «des garanties gouvernementales». En clair, FO n'appellera plus à la grève.
Entre-temps? Rien de neuf, répondent en choeur la CGT (32% des voix), SUD (27% des voix) et la CFDT (17%). Sinon un entretien à Matignon entre le Premier ministre, le ministre de tutelle, François Fillon, le secrétaire général de FO, Marc Blondel, et celui de sa fédération PTT (15% des voix), Jacques Lemercier. Les deux derniers en sont ressortis convaincus que le gouvernement allait déposer un projet de loi avant le 30 juin. Et rassurés sur le paiement des retraites comme sur «la trajectoire d'emplois». Traduisez: la baisse des effectifs n'atteindrait «que» 20.000 à 30.000 personnes en une dizaine d'années. Contreparties de Juppé? Le personnel aura droit à 10 à 20% du capital de la société anonyme. Et le départ en retraite progressive pourrait permettre de continuer, un temps, à embaucher des fonctionnaires.
Fadaises, rétorquent les trois principaux syndicats. «Je vois ce que Juppé gagne, par ces préannonces. Mais il n'a concédé aucune nouvelle garantie. Du côté de FO en revanche, j'ai du mal à trouver le ressort», confiait hier Marie-Pierre Liboutet pour la CF