Les ressorts qui semblent s'être mis en place aux Etats-Unis et
permettent à l'économie américaine de rebondir à chaque fois qu'on la croyait essoufflée fonctionnent encore: après une médiocre performance au dernier trimestre 1995 le PNB américain avait alors grimpé de seulement 0,5% , les Etats-Unis ont réalisé au premier trimestre de cette année un excellent score dont l'étendu a surpris tous les experts. La croissance enregistrée entre janvier et mars + 2,8% prend en effet à contre-pied la logique qui prévalait chez de nombreux économistes: cinq ans après la sortie du tunnel, la longue période d'expansion qui remonte au mois de mars 1991 ne pouvait que prendre fin. Après avoir créé plus de 8 millions d'emplois et fait renouer entreprises et profits, la conjoncture ne pouvait évoluer que dans une seule direction: le sud, comme on dit ici, pour désigner l'inévitable ralentissement que tout le monde croyait inscrit dans les astres. L'essentiel du débat portait non sur le calendrier il était clair que le mouvement serait imminent mais sur la forme de la chute: serait-ce une dégringolade brutale ou un lent atterrissage en douceur. Bref, allait-on se faire très mal en tombant ou seulement un peu? Les chiffres des ventes de fin d'année laissaient craindre la première hypothèse: les consommateurs avaient boudé les commerces et dans les secteurs les plus dynamiques automobile et informatique , on commençait à tirer la langue. Il y a encore quelques semaines, rares