La Lainière de Roubaix, fleuron du textile du Nord, est en sursis.
La réunion interministérielle sur la situation délicate de l'entreprise, lundi soir, n'a rassuré qu'à moitié les élus du Nord qui y participaient. Une prochaine réunion, le 11 juin, devrait voir venir des propositions plus concrètes. Au centre du débat: l'avenir de la Lainière, qui a déposé son bilan le 30 avril dernier. Non seulement les 450 emplois de l'entreprise sont menacés, mais aussi les 1.300 autres qui constituent le holding. Car, après de multiples mésaventures financières, le tribunal de commerce de Roubaix-Tourcoing a également mis en redressement judiciaire sept sociétés du groupe et prononcé la liquidation de trois autres, qu'il a considérées comme des coquilles vides. Le tout représente un chiffre d'affaires de près de 500 millions de francs.
La Lainière de Roubaix, qui employait entre les deux guerres 8.000 personnes, est encore aujourd'hui l'un des moteurs de l'économie de Roubaix-Tourcoing. «Sa disparition, prévient un élu local, aurait un effet domino catastrophique sur les sous-traitants et le commerce local.» On la croyait pourtant sauvée, quand, en janvier 1994, le Belge Filip Verbeke reprenait l'entreprise pour le franc symbolique au groupe VEV, avec la bénédiction du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri). La Lainière n'enregistrait-elle pas, cette année-là, 3,4 millions de bénéfices? La crise de 1995, conjuguée à la dévaluation compétitive de la lire et au poid