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Libération

Eurotunnel: la révolte des petitsLes actionnaires craignent de se faire évincer du capital par les banques.

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publié le 9 mai 1996 à 5h51

Il est des manifestations qui s'apparentent parfois à de véritables

petits exploits. Les 800 actionnaires d'Eurotunnel qui ont fait hier le déplacement sur le site du tunnel à Coquelles (Pas-de-Calais) pour protester contre la spoliation dont ils s'estiment victimes garderont tout au moins le souvenir, si ce n'est celui du nombre, d'une longue marche vivifiante dans la campagne boulonnaise: six kilomètres au vent du large entre une gare TGV perdue en pleine nature et le centre d'information d'Eurotunnel, lieu du rendez-vous.

«Mesdames et messieurs, ceci est notre trou!», s'exclame Christian Cambier, l'actif président de l'Association de défense des actionnaires d'Eurotunnel, en passant devant l'entrée du tunnel. A l'arrivée, tout un aréopage de dirigeants du consortium était là dans leurs petits souliers pour accueillir les «proprios». La direction d'Eurotunnel n'a en effet jamais dissimulé que la détermination des petits porteurs ne pouvait que l'aider à négocier avec les banques, érigées en ennemi public numéro un le temps d'une manifestation.

«Nous n'accepterons aucune tentative d'intimidation telle que celles que nous avons connues ces derniers jours. Notre mission est de trouver une solution pour redresser la société et nous y parviendrons», lance le directeur d'exploitation d'Eurotunnel, faisant allusion au plan dévoilé en fin de semaine dernière par les banques créancières. Ce plan, en discussion ces jours-ci à Paris et à Londres, se traduirait par la prise de contrôle d