Ce qui est bon pour Swissair ne l'est plus forcément pour la Suisse.
Mardi, le gouvernement suisse a décidé de mettre fin au monopole de la compagnie nationale et d'ouvrir le ciel genevois aux compagnies qui veulent y faire escale. Cette décision intervient après l'annonce faite il y a quelques semaines par les dirigeants de Swissair de supprimer la plupart de ses vols internationaux au départ de Genève pour les concentrer à partir de Zurich. Pour les Romands (23% de la population), cette décision a été comprise comme un insupportable diktat venu de dirigeants zurichois prêts à marginaliser la Suisse francophone, à mettre en péril la dimension internationale de Genève et à sacrifier l'unité nationale au nom de profits à court terme. La levée de boucliers et une exceptionnelle union sacrée des cantons francophones ont finalement payé.
Entre l'équilibre politique du pays et les intérêts de la compagnie aérienne, le gouvernement a tranché comme l'a affirmé ce mercredi le conseiller fédéral Moritz Leuenberger: il est «dans l'intérêt de toute la Suisse» de maintenir des liaisons intercontinentales à Genève. Désormais, les compagnies étrangères obtiendront «la cinquième liberté de l'air» qui leur permettra de s'arrêter à Genève pour embarquer des passagers avant de rallier leur destination finale. Toutefois, le gouvernement suisse n'a pas été jusqu'à déréglementer totalement les cieux genevois («open sky»), ce qui aurait causé un tort considérable à Swissair et aurait compromis la m