Costume sombre, chemise blanche, cravate rouge. Gilbert Amelio parle
à la tribune depuis une trentaine de minutes dans le centre de conférences de San Jose (Californie), où démarre la réunion annuelle des auteurs de logiciels spécialistes du Macintosh. Soudain, dans le fond de la salle où ont pris place près de 4.000 porteurs de tee-shirts, l'un d'eux hurle au nouveau patron: «Enlève ta cravate!»
Depuis cent jours qu'il a pris les commandes d'Apple, Amelio s'est tenu à une ligne simple: la fête est finie, il est temps de passer aux choses sérieuses. Ce message était au coeur de la stratégie qu'il a annoncée lundi à San Jose. Convaincre les auteurs de logiciels de la Silicon Valley est indispensable à la survie d'Apple. Sans leurs programmes pour tourner sur le Mac, l'entreprise n'a aucun avenir. «Ce que veulent les utilisateurs d'ordinateurs, ce sont des programmes qui tournent sur leurs machines, peu importe la plate-forme qu'ils utilisent», affirme Amelio en rendant hommage au «courage» de ceux qui continuent de travailler avec le Mac. Le terrain a été longtemps très favorable: les valeurs qui ont fait le succès d'Apple dont le principe de plaisir au coeur de la relation avec l'ordinateur sont ici partagées et c'est en grande partie grâce à cette unité de culture que le Mac, longtemps religion officielle de la Silicon Valley, a pu s'imposer comme le précurseur de la révolution multimédia.
Aujourd'hui, cet argument ne suffit plus. Depuis des années, la révolte gronde dans