Lyon, de notre correspondant
C'est en échange de l'ouverture de la négociation qu'ils réclamaient afin d'être reconnus comme «techniciens», que les conducteurs du métro de Lyon, en grève depuis quatre jours, ont décidé hier de suspendre leur mouvement. «Nous voulons donner le temps à notre direction de réfléchir au problème posé par cette grève», expliquent une douzaine de grévistes réunis après leur assemblée générale à l'appel de la CGT et des autonomes. Ce temps de réflexion, évalué à «au moins une semaine», serait «la dernière chance donnée à une direction qui doit enfin accepter la reconnaissance de la spécificité du métier de conducteur de métro».
Cette revendication fait quasiment l'unanimité de la centaine de salariés des Transports en commun lyonnais (TCL). Leur objectif, délibérément corporatif, a été masqué par la mise en avant d'une revendication d'augmentation de dix points d'indice (soit environ 430 francs par mois) et l'attribution d'une prime dite de «tunnel». Ils ont donc eu droit à la relégation dans la catégorie «grève pour des revendications salariales».
A les écouter, l'enjeu est tout autre. «J'ai vingt-cinq ans de maison comme conducteur, explique l'une des piliers de la grève. Je travaille en tunnel depuis huit ans. Je peux comparer avec la surface. Je ne peux pas admettre pour seulement 11.600 francs brut un salaire identique à ce que je gagnerais en travaillant au jour. Les responsabilités ne sont pas comparables. En surface, une panne se résume à u