Lille, correspondance
Le petit commerce sait parfois conclure d'utiles armistices avec la grande distribution. A Armentières (Nord), dernière ville de France de plus de 50.000 habitants sans hypermarché (hors Paris), les commerçants, réunis au sein de l'association Choc ont souhaité la bienvenue, «avec réalisme et humour», au supermarché Continent qui vient d'ouvrir ses portes en plein centre, à 200 mètres de la vieille ville. «Nous ne l'avons pas, bien sûr, appelé de nos voeux», tempère Jean-Gabriel Ternoy, le président de Choc. «Mais puisque nous devions faire avec, notre intérêt est de trouver un terrain d'entente.»
Satisfaits que Continent n'ait pas ouvert de galerie marchande en sus des 4.800 mètres carrés de surface commerciale, les commerçants armentiérois se proposent d'être cette «galerie marchande» qui ne manquera pas de séduire les clients de l'hypermarché. Située à quelques minutes de Lille, Armentières subit depuis de nombreuses années l'évasion quotidienne de ses habitants qui préfèrent au commerce local les imposants centres commerciaux de l'agglomération lilloise, dont ceux d'Anglos et Lomme, 80.000 mètres carrés d'enseignes à eux seuls. «Nous avons un Continent dans le centre-ville, et c'est probablement une chance de l'avoir là. Si nous l'avions eu extra-muros, à deux ou trois kilomètres sur une zone commerciale, le mal n'en eût été que plus grand», poursuit Jean-Gabriel Ternoy. Les soixante commerçants, adhérents de Choc, espèrent ainsi que Continent retie