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Libération

La «dolce vita» économique du gouvernement italienProdi n'a encore annoncé aucune mesure concrète.

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publié le 13 juin 1996 à 7h00

«A force de répondre Je verrai demain, Romano Prodi commence à

ressembler à Scarlett O'Hara, l'héroïne d'Autant en emporte le vent.» Ces propos cruels d'un grand commis de l'Etat italien, pourtant favorable au gouvernement de centre-gauche, traduisent bien la situation, presque un mois après l'arrivée du nouveau président du Conseil. Prodi vient d'entamer sa première tournée diplomatique. Après Bonn et Paris ­où il a annoncé le retour prochain de la lire dans le SME­ il s'est envolé vers Washington. Mais le flou reste entier autour des mesures de politique économique envisagées pour amener l'Italie sur le droit chemin de Maastricht et pour rattraper le peloton de tête des pays européens.

Prodi a renoncé d'emblée à l'impact qu'aurait pu avoir sur l'opinion un dispositif global et cohérent. Cela ne semble pas le gêner et il se prépare à gouverner à vue, du moins jusqu'à l'automne. Ce cabotage finit par être interprété comme une fuite devant les problèmes. Une impression renforcée par les déclarations velléitaires des ministres: ils dévoilent de temps en temps leurs projets pour aussitôt faire marche arrière.

Le dernier à lancer un tel ballon d'essai a été le ministre des Finances Vincenzo Visco, professeur universitaire et «tête d'oeuf» économique du PDS, l'ex-parti communiste. Devant la commission parlementaire des Finances, mardi, il a présenté les grands axes d'une réforme fiscale qui sera mise en chantier, paraît-il, à l'automne. «Nous allons tout changer. Ne sous-évaluez p