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Libération

Daewoo fonce sur le marché auto hongrois. Le constructeur coréen casse les prix et menace les positions de ses concurrents, notamment français.

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publié le 18 juin 1996 à 6h47

Budapest, correspondance

Dès son arrivée en Hongrie en 1995, Daewoo s'est imposé. En l'espace record d'un an, le constructeur automobile coréen a conquis 6,8% du marché des véhicules passager et utilitaires légers. Il a vendu 4.600 voitures, soit autant qu'en France, alors que la Hongrie ne compte que 10,5 millions d'habitants. Et la tendance ne fait que se confirmer pour le premier trimestre 1996: la part de marché de Daewoo grimpe à 7,8%.

Cette percée n'ébranle pas outre mesure les principaux acteurs du marché, General Motors (Opel) et Suzuki. Fortement implantés dans le pays où ils assemblent véhicules et composants, les deux constructeurs réalisent à eux deux 40% des ventes. Mais la performance coréenne a de quoi inquiéter les Français. Pas facile de s'implanter dans un pays où prime la référence allemande et où les produits français sont jaugés à l'aune germanique. De surcroît, il faut faire face à la stratégie commerciale agressive de Daewoo qui vend carrément 25% moins cher. Le prix de vente de la Racer, équivalente à une R19, est identique à celui d'une voiture de catégorie inférieure, comme la Twingo ou la Peugeot 106. «Le consommateur hongrois qui roulait auparavant en Trabant ou en Lada, n'a pas connu les anciennes voitures européennes. Quand il achète une Daewoo ­issue des vieux modèles Opel­, il ne réalise pas qu'il achète en fait... une Opel d'il y a trente ans!», observe Claude Gau, directeur de Citroën à Budapest.

Comme en Roumanie ou en Pologne, Daewoo casse l