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Libération

Le cours du cuivre plombé par un traderSumitomo, premier négociant mondial, entraîne le marché dans sa chute.

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publié le 18 juin 1996 à 6h46

«Voilà trois ans que je me trompe dans mes prévisions, en annonçant

une baisse des cours du cuivre!» L'affaire Sumitomo donne enfin raison à l'économiste Philippe Chalmin, qui publie tous les ans Cyclope, la bible des matières premières. Hier, les échanges à l'ouverture sur le London Metal Exchange (LME), le premier marché mondial des métaux non ferreux avec 90% des transactions, accusaient un recul de 7% des cours du cuivre, après un plongeon de près de 10% vendredi. Le cours ouvrait à 1.900 dollars (9.880 francs) la tonne, pour la livraison à trois mois, contre 2.175 dollars (11.310 francs) jeudi soir.

Le géant japonais Sumitomo a en effet annoncé des pertes de 1,8 milliard de dollars (9,3 milliards de francs) à la suite des malversations de son trader Yasuo Hamanaka, le «monsieur cuivre» de la maison japonaise. Le Serious Fraud Office, le gendarme du LME, a ouvert une enquête.

Que Sumitomo s'emmêle les pinceaux ou dénoue ses positions et c'est tout le marché qui s'écroule. Car le groupe nippon, assis sur d'importants stocks de métal rouge, est le premier négociant de cuivre avec 5% des transactions mondiales à lui tout seul. «Sumitomo jouait depuis des mois le marché à la hausse. Son trader, Yasuo Hamanaka, était tombé amoureux de sa position. En face, les fonds de pension spéculaient à la baisse. Il a perdu», résume un analyste. Parmi les fonds spéculatifs qui jouent le cuivre à la baisse, on cite Quantum, le fonds de l'incontournable George Soros, le milliardaire américain