Menu
Libération
Enquête

Chine, un marché auto en sous-régime. Les projections officielles sont mirobolantes mais les constructeurs déchantent.

Article réservé aux abonnés
publié le 22 juin 1996 à 6h35

Pékin, de notre correspondante

Une foule gigantesque se pressait mercredi dernier au centre d'exposition de Pékin, à l'ouverture de son quatrième salon international de l'automobile. Plus de 300.000 visiteurs et un millier d'exposants provenant de vingt-cinq pays sont attendus au cours de cette semaine de foire automobile, la plus importante organisée à ce jour en Chine.

Devant les stands de Ferrari et Mazerati, une douzaine de pin'up chinoises, en mini-shorts moulants, lunettes de soleil et chewing-gum méprisant, enlacent en des poses suggestives les capots rutilants. Les visiteurs, médusés, se bousculent pour les photographier. En arrière-plan, un clip video projette sur une musique entraînante des images de jeunesse insouciante, flirtant entre deux courses automobiles. «Je suis encore étudiante en finances mais les automobiles entrent dans notre vie. J'espère que dans quelques années nous pourrons nous offrir une voiture de qualité», explique une élégante Pékinoise. Un ouvrier d'une cinquantaine d'années, qui travaille dans une usine de pièces détachées pour automobile, grommelle: «Regardez ces voitures étrangères. Ça, c'est de la qualité et quelle présentation! Ce n'est pas comme nos voitures qui ne marchent jamais!»

«La berline étrangère, c'est toute la part de rêve des Chinois aujourd'hui, explique Bruno Bernard, chef-adjoint de la zone Asie chez Peugeot. Comme dans les années 50 en Europe, c'est un moyen d'affirmer son statut social et rien n'est trop beau pour épater