L'Etat espagnol vend en gros. Le nouveau gouvernement du
conservateur José Maria Aznar a rendu public vendredi son programme de privatisations: il concerne la quasi-totalité des entreprises publiques, dans des secteurs allant de la finance, avec la banque Argentaria, à l'électricité (Endesa, Entreprise nationale d'électricité, SA), en passant par le tabac (Tabacalera) ou les télécommunications (Telefonica). Ce programme dessine les grandes lignes de la vaste opération à venir, avec un Comité de conseil des privatisations, formé de personnalités «indépendantes», chargé de superviser le processus pour qu'il soit «clair et transparent», selon de ministre de l'Industrie Josep Piqué. L'objectif est, d'ici la fin de la législature, dans quatre ans, d'en finir avec la présence directe de l'Etat dans l'économie. Seuls les secteurs chroniquement déficitaires sont exclus de la vente, comme le charbon par exemple, avec Hunosa (Houillères du Nord), même s'il n'échapperont pas à la nouvelle philosophie de l'Etat minimal et devront réduire leur capacité productive.
Globalement, l'ensemble des participations de l'Etat espagnol dans les entreprises sont estimées à 125 milliards de francs. Dans un premier temps, l'Etat compte se désengager complètement de certaines entreprises déjà partiellement privatisées ces dernières années par les socialistes. C'est le cas de Argentaria (25% de participation), de l'entreprise pétrolière Repsol (10%) ou de Gas Natural (45%). Les trois ont été présentées