Depuis plus de deux ans, les Américains Boeing et McDonnell Douglas
et le consortium européen AIA réunissant le français Aérospatiale, le britannique British Aerospace et l'italien Alenia se disputaient la construction d'un avion de 100 places en collaboration avec la Chine. Un projet des plus juteux, les experts prévoyant un besoin de 2.000 appareils de ce type d'ici à 2014. Selon une source bien informée, ce sont finalement les Européens qui l'ont emporté. Un accord «informel» avait bien été signé en ce sens en avril lors de la visite du Premier ministre chinois Li Peng à Paris, mais rien n'était encore verrouillé. La signature du contrat définitif a finalement eu lieu le 5 juin, mais quelques points de finalisation en ont retardé l'annonce. Un communiqué conjoint doit être publié demain.
Aux termes de l'accord, la Chine conserve la plus grosse part du projet (46%), estimé à 2 milliards de dollars (un peu plus de 10 milliards de francs), le consortium européen AIA en remporte 39% et Singapour 15%, qui pourront à l'avenir être subdivisés avec Taïwan ou la Corée du Sud. Cette dernière, qui, pendant longtemps, devait constituer le partenaire asiatique de la Chine dans ce projet, s'est finalement retirée, ne pouvant s'entendre avec Pékin sur la répartition des parts (la Corée du Sud en voulait au moins 25%, la Chine n'était prête à lui en concéder que 10%) et sur les lieux d'établissement des chaînes de montage (que la Chine souhaitait conserver sur son territoire).
La conceptio