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Libération

Auchan se plante chez les TchèquesPour s'implanter, le groupe français a usé du lobbying politique. Fiasco total.

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publié le 6 juillet 1996 à 8h34

Très prolixe en communiqués quand il s'agit d'annoncer ses projets

de développement, le groupe Auchan n'a pas son pareil pour cultiver la discrétion quand ses projets échouent. Il y a peu, une note interne d'Auchan se limitait à annoncer le retrait de l'enseigne française du marché tchèque pour des motifs d'ordre administratif et politique. «(...) Ces difficultés étaient la source de reports de délais incessants sans que nous ayons pour autant l'assurance de conclure dans des délais déterminés. En conséquence, nous avons décidé d'infléchir notre politique d'implantation en Europe Centrale, ce qui nous amène à différer pour le moment nos projets en Tchéquie et à réaffecter nos moyens sur la Pologne et la Hongrie». Circulez, y a rien à voir. Pourtant l'écho à Prague est tout autre: les Tchèques évoquent plutôt l'impasse dans laquelle s'est glissé le groupe français en tentant de jouer des rivalités politiques locales pour arriver à ses fins. En vain.

C'est en 1991 que Gérard Mulliez, saisissant comme beaucoup d'autres l'opportunité de l'ouverture du marché tchèque, décide d'implanter un méga centre commercial à la périphérie de Prague, à Pruhonice. Alain Baudimont est chargé de mener les négociations et nul doute à l'époque que le Français puisse réaliser le projet qui comprend outre un hypermarché Auchan, deux magasins, Décathlon et Leroy-Merlin.

Négligences. Le site choisi est un vaste espace de 91 hectares sur lequel Ladislav Melzer, le maire de Pruhonice, rêve d'installer une