Des salariés d'une filiale d'Alcatel-Alsthom de Chambéry tentent
aujour- d'hui d'obtenir la désignation d'un administrateur provisoire ou, en désespoir de cause, l'annulation de la cession de leur société devant le tribunal des référés. Leur aventure est peu banale. L'Entreprise technique de sécurité et de surveillance Rhône-Alpes (ETSSRA) compte 174 salariés répartis sur quatre sites.
Début juillet, le bruit court que le groupe Alcatel s'apprête à céder ses unités spécialisées à Ecco-sécurité. Le comité d'entreprise se plaint d'être mis devant le fait accompli. Le personnel, appuyé par une intersyndicale très large, se met en grève «administrative». Le 9 juillet, le secrétaire du CE confirme la cession de 95% des parts. Le jour même, trois hommes se présentent aux portes de l'usine. Parmi eux, Philippe Delord déclare être le nouveau directeur général de l'entreprise. Les salariés lui refusent l'entrée et décident d'occuper les locaux.
Les événements vont prendre mauvaise tournure peu après la tombée de la nuit lorsqu'une quinzaine de voitures convergent vers l'entreprise. Une quarantaine d'hommes en descendent. Ils sont armés de manches de pioche, de haches et de battes de base-ball, accompagnés de chiens démuselés, et prennent d'assaut les locaux. A leur tête, Philippe Delord. Celui-ci brandit une hache et donne l'exemple en fracturant la première vitrine blindée. L'affrontement avec les grévistes est de courte durée. Huit personnes sont légèrement blessées. La gendarmerie es