Filip Verbeke, le PDG de la Lainière de Roubaix, ne semble
décidément plus le bienvenu en France. Alors qu'il vient tout juste de déclarer définitivement forfait pour la poursuite de l'activité de l'entreprise, le parquet de Lille a ouvert une information judiciaire sur les modalités de rachat, en 1995, des établissements Requillart (fabrique de fil de coton), une des nombreuses sociétés de sa nébuleuse industrielle. Verbeke avait pu racheter le groupe au franc symbolique, moyennant son engagement à régler la totalité des dettes sociales et fiscales, soit 82 millions de francs. Aujourd'hui la justice s'interroge sur des «mouvements de fonds suspects» qui auraient accompagné l'opération. «Il est évident que la reprise du groupe a principalement bénéficié au holding belge, et ce n'est là qu'un des éléments de nos multiples interrogations», indiquait-on hier au parquet. Déjà, lors de la première réunion interministérielle consacrée à la Lainière le 30 avril, des responsables du Ciri (Comité interministériel pour les restructurations industrielles) avaient émis de sérieux doutes sur la gestion du fabricant textile qui en est avec la Lainière de Roubaix à son treizième dépôt de bilan. Selon une source proche du dossier, il ne s'agit là que «du bout d'une pelote que la justice s'apprête à dérouler. On peut aussi s'interroger sur la remontée vers la maison mère belge de fonds appartenant à la Lainière, de l'ordre de 80 millions, juste après le rachat».
Le retrait de Verbeke de la La