Menu
Libération

Berlusconi crie au tricheur. La réforme de l'audiovisuel italien pénaliserait Mediaset.

Article réservé aux abonnés
publié le 20 juillet 1996 à 8h00

Vingt-quatre heures de réflexion, le temps de faire les comptes,

puis Mediaset a crié à la trahison: la réforme du secteur des télécommunications et de l'audiovisuel envisagée par le gouvernement Prodi (Libération du 19 juillet) serait un coup de poignard dans le dos du principal groupe de télévision privé. Le visage sombre, Silvio Berlusconi lâche aux journalistes croisés dans les couloirs de la Chambre des députés: «Ce sont des méthodes d'économie soviétique, de Gosplan.» Son principal collaborateur et président de Mediaset, Fedele Confalonieri, n'a précisé sa pensée que juste après la fermeture de la Bourse pour éviter des répercussions sur le cours de l'action à peine mise sur le marché. Le manque à gagner serait de plus de 1.000 milliards ­environ 3,5 milliards de francs­ pour le groupe privé: selon Confalonieri, «quelqu'un» aurait modifié, à la dernière minute, le texte «sur lequel nous nous étions accordés avec le ministre des Postes». Un adverbe est soudainement apparu dans un alinéa de l'article 2 du texte adopté par le Conseil des ministres, qui fixe les normes antitrust et interdit à chaque opérateur de dépasser 30% des ressources globales (redevance, publicité et sponsoring) de la télévision par voie hertzienne, câblée et cryptée. En effet, la mouture originale laissait à chaque acteur la liberté d'accroître sa part de marché par «croissance interne». Le texte final, en revanche, oblige chacun à ne pas dépasser le plafond de 30% «comunque», c'est-à-dire «dans tou