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Libération

Les salariés argentins en colèreLe président Menem a décidé de tailler dans les aides familiales.

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publié le 25 juillet 1996 à 7h50

Les mouvements de protestation s'amplifient chaque jour en Argentine

après la série de mesures prises, par décret, par le gouvernement de Carlos Menem, pour tenter de rétablir l'équilibre budgétaire. Dépassant les prévisions de presque 500 millions de dollars pour le premier semestre, le déficit atteindrait 3,5 milliards de dollars (17,5 milliards de francs) à la fin de l'année, au lieu des 2,5 milliards prévus par l'accord avec le Fonds monétaire international. Pour en combler une partie, le ministre de l'Economie, Domingo Cavallo, n'a rien trouvé de mieux que de supprimer toutes les aides familiales pour les salaires supérieurs à 1.000 pesos (5.000 francs). Pour les revenus entre 500 et 1.000 pesos, certaines allocations seulement sont maintenues, et seuls les travailleurs touchant moins de 500 pesos (2.500 francs) continueront à percevoir la même aide de l'Etat. Celui-ci, selon Domingo Cavallo, réaliserait ainsi une économie de 4 milliards de francs sur l'année. Le gouvernement a également décidé hier de supprimer 30.000 emplois dans le secteur public.

Une autre mesure, repoussée à la fois par les salariés et les entreprises, soumet à cotisation les sommes payées aux travailleurs sous forme de tickets-restaurant, comme s'il s'agissait de salaire brut, entraînant un coût supérieur pour les employeurs. Ces derniers menacent de les supprimer, ce qui provoque le tollé des entreprises les commercialisant.

Indignés, plusieurs syndicats ont déposé plainte, tandis que le parti d'opp