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Libération

Exit le père-la-rigueur argentin Menem démissionne Cavallo, son ministre de l'Economie.

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publié le 29 juillet 1996 à 8h54

Cette fois ça y est, il est parti. Après cinq ans de bons puis

contestés services au ministère de l'Economie, dont une dernière année de fâcheries à répétition avec le chef de l'Etat, Domingo Cavallo a été congédié vendredi par le président Menem. Son successeur, Roque Fernandez, ex-directeur de la banque centrale et lui aussi tenant de l'orthodoxie libérale, s'est empressé de déclarer qu'il poursuivrait la politique de l'illustre «démissionnaire» et ne modifierait pas la parité fixe du peso par rapport au dollar. Il a également fait part d'un message de soutien adressé à sa personne par le FMI. Le directeur du FMI, Michel Camdessus déclarait en effet que son institution «ne modifierait pas d'un millimètre» son soutien au programme libéral de l'Argentine. Une déclaration à double lecture: le successeur de Cavallo devra donc respecter à la lettre les accords de son pays avec le FMI. La bourse de Buenos Aires, en plein désarroi, a d'ailleurs clôturé la dernière séance de la semaine sur une baisse de plus de 4%.

Le «père du miracle économique argentin» pourra méditer sur la légendaire proximité du Capitole et de la Roche tarpéienne. Naguère loué pour avoir terrassé l'inflation et ouvert un nouveau cycle de croissance, plébiscité par la communauté financière internationale que comblait ses audacieuses privatisations, il était devenu, aux yeux de ses détracteurs syndicaux, «Cavallo-le-chômage», responsable de la récession survenue en Argentine à la suite de la crise mexicaine. En 1