New York
de notre correspondant Et si Wall Street quittait Wall Street? Au sud de Manhattan, la petite «rue du mur», à l'origine une palissade érigée par les Hollandais pour protéger la Nouvelle-Amsterdam des troupes britanniques, abrite depuis quatre-vingt-treize ans, à son numéro 11, la Bourse de New York (le New York Stock Exchange ou Nyse). Par extension, la voie a donné son nom au quartier financier qui l'entoure. Mais les dimensions modestes du bâtiment qui abrite le premier marché du monde sont de plus en plus un handicap. Les opérateurs ont beau être attachés aux six colonnes corinthiennes de ce temple de l'argent, ils n'en aspirent pas moins à goûter la fonctionnalité des immeubles intelligents.
Officiellement, le déménagement n'est qu'une hypothèse. «Nous en sommes au stade préliminaire de la réévaluation de nos besoins immobiliers», résume un porte-parole du Nyse. Née à la fin du XVIIIe siècle, de l'association de 24 brokers, la Bourse de New York avait, en 1903, intégré un immeuble néoclassique censé épouser les exigences du siècle. C'était l'un des premiers immeubles du monde équipé de la climatisation, et il était considéré à l'époque comme une merveille technologique. Près de cent ans plus tard, les 1.400 employés de la Bourse et les quelque 3.000 salariés des firmes membres du marché se sentent à l'étroit malgré 1 milliard de dollars d'investissement au cours des quinze dernières années.
Une nouvelle Bourse? Il a suffi que cette idée flotte dans l'air pour réve