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Libération

Débrayage contre un repreneur. L'usine Thomson d'Angers s'est arrêtée pour la visite de Coréens.

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publié le 22 août 1996 à 9h21

«Des Asiatiques qui visitent l'usine, c'est assez banal. Pas de quoi

lever le nez de son travail. Mais cette fois, la direction nous avait prévenus une semaine à l'avance, alors on était obligé de débrayer!» C'est par ce commentaire désabusé qu'un élu CFDT de l'usine de Thomson Multimédias d'Angers rendait compte de la grève d'une heure observée hier matin par deux cents salariés du groupe. Opposés au projet de privatisation de Thomson, les grévistes protestaient ainsi contre la visite de quatre responsables de Daewoo. Des élus locaux socialistes, communistes et verts se sont joints à la manifestation.

Le géant coréen Daewoo est en effet candidat au rachat de l'activité d'électronique grand public de Thomson, Thomson Multimédias, associé au groupe Matra, candidat lui au rachat du seul pôle militaire, Thomson CSF. «Ils étaient quatre, deux venant de l'état major européen du groupe, deux venant de la maison mère coréenne» raconte un salarié.

Dans un entretien à La Tribune, le président du groupe coréen, Soon-Hoon Bae, avait annoncé le 30 juillet son intention d'investir 5 milliards de francs dans Thomson Multimédias et créer 5.000 emplois en France en cinq ans.

La direction de l'usine d'Angers a également prévenu l'intersyndicale CGT-CFDT de la visite, le 30 août, des responsables d'Alcatel Alsthom, le second candidat à la reprise du groupe Thomson, dans son intégralité cette fois. L'intersyndicale annonce aussi des débrayages à cette occasion. Elle s'interroge toutefois sur la