Les aides de la Saxe à Volkswagen déclenchent la colère de
Bruxelles. La Commission veut bloquer le dernier versement des subventions promises au constructeur automobile par le Land de l'ex-Allemagne de l'Est; ce dernier la traîne devant la Cour de justice européenne; et Bonn, qui soutient mordicus le Land, menace de faire de même d'ici au 16 septembre.
C'est la première fois que la tension est aussi vive entre Bruxelles et Bonn sur les subventions. Il y a dix ans, c'étaient les aides françaises qui provoquaient l'ire bruxelloise. Plan acier, plan textile, restructuration des bassins miniers: Paris se faisait allégrement retoquer sa copie. Jean Gandois, président du CNPF, et à l'époque PDG du sidérurgiste belge Cockerill Sambre, tempêtait à qui voulait l'entendre: «Avez-vous déjà vu des dossiers d'aides allemandes bloqués par Bruxelles?» Bref, le lobbying français à la Commission était nul, et celui des Allemands plus que finaud.
Aujourd'hui, c'est l'inverse. Que Paris renfloue Air France, et le paquet d'aides publiques françaises passe comme une lettre à la poste. Elles s'élevaient pourtant à la bagatelle de 20 milliards de francs, contre une broutille de 2,65 milliards de francs, dont 816 millions sont refusés par Bruxelles, dans le cas Volskwagen. Le plan de sauvetage du Crédit Lyonnais a lui aussi reçu le feu vert de Bruxelles, même si la Commission a obtenu en contrepartie la promesse de cession de la moitié de ses actifs européens.
Alors pourquoi ce pataquès avec l'Allemag